Agent de montage à Zinswiller, Raphaël Matz a commencé à constituer en parallèle un petit élevage ovin en 2004 à Gundershoffen d’où il est originaire. « Mes grands-parents avaient une ferme. On a grandi là, on les aidait » explique ce quadragénaire. En 2010, pour rapprocher le cheptel de la maison qu’il a fait construire à Uhrwiller, il trouve à louer des dépendances dans un corps de ferme voisin, afin d’éviter des allers et retours fastidieux. 


Une solution durable

L’arrangement avec la propriétaire donne satisfaction aux deux parties mais ne sera pas éternel, aussi Raphaël Matz se met en quête d’une solution plus durable. « Nous voulions avoir un bâtiment à nous, pas trop loin mais en dehors du cœur du village. L’idée était soit de construire une bergerie, soit d’acheter un hangar à aménager. » Plusieurs pistes se présentent, sans aboutir. Jusqu’au jour où il découvre qu’une ferme équestre est à vendre dans le village de Bischholtz, distant de trois kilomètres. « On a eu une bonne surprise lors de la visite ; un bâtiment datant de 1996, en bon état, bien entretenu. » 


Veille foncière

Déjà en relation avec Raphaël Matz et connaissant ses besoins, la Safer Grand Est, qui avait repéré dans le cadre de sa veille foncière le potentiel de cette structure, prend vite contact avec le mandataire afin d’accompagner, sécuriser et optimiser la vente au bénéfice de porteurs de projets agricoles. « L’agent immobilier et le propriétaire ont compris que la spécificité du bien relevait de notre mission » indique Marilène Bellot, conseillère foncier. « Il s’agissait d’une propriété de 1,60 ha composée d’une prairie et d’un bâtiment agricole attenant de près de 1000 m2, avec deux appentis pour stocker le fourrage. Le tout raccordé aux réseaux. L’occupant précédent, passionné d’attelages, y avait aménagé des boxes et une carrière. » 


Une logique de filière

Introduit dans le circuit Safer, l’ensemble donne lieu à un appel à projets qui déclenche plusieurs candidatures, dont celle de Raphaël Matz qui réaffirme alors son intérêt pour le site. « Aucun porteur de projet n’avait un profil équestre, commente Marilène Bellot. Le comité technique a finalement décidé de soutenir le projet de Raphaël Matz, cohérent économiquement parlant car répondant à une logique de filière. Ce choix est totalement en phase avec l’un des objectifs de la Safer qui est d’installer ou de consolider des jeunes sur la filière ovine. » En acquérant la propriété de Bischholtz, Raphaël Matz s’est offert la possibilité de renforcer son cheptel de brebis et d’augmenter les naissances à destination de l’association d’éleveurs Agneau Terroir d’Alsace qui livre exclusivement de la viande régionale aux restaurants, boucheries et grandes surfaces du secteur. 


« La Safer s’est occupée de tout »

« Tout s’est enchaîné rapidement, apprécie le nouveau propriétaire. Le comité technique a rendu son avis fin novembre 2023, après quoi la Safer s’est occupée de tout. Je n’ai eu à me charger que de la banque. Et l’acte a été signé le 29 décembre 2023. » « Ce fut un dossier éclair », confirme Marilène Bellot. L’aménagement intérieur du bâtiment est aujourd’hui en cours de finalisation. « C’est un projet qu’on a réfléchi en famille, reprend Raphaël Matz. Tout le monde est prêt. Je veux bien faire les choses, que ce soit fonctionnel. Je vais avoir la place de me développer mais je veux y aller doucement et sûrement. »