Enseignante en production animale au lycée agricole de Chaumont (Haute-Marne), Alice Evrot rêvait depuis longtemps d’une reconversion professionnelle dans le domaine de l’élevage équin.

« La Covid a constitué un déclic » explique celle qui devait néanmoins partir de zéro, n’étant pas issue du milieu agricole. Son projet ? Créer un élevage de chevaux Haflinger - race montagnarde réputée de petit cheval de selle et de trait léger, originaire du Tyrol, entre le nord de l’Italie et l’Autriche -, rare en France et unique en Haute-Marne. « Je prévoyais d’avoir 7 juments poulinières et un étalon, l’activité portant à la fois sur la vente de poulains nés des juments, sur la saillie d’autres juments par l’étalon, mais également sur la production de cosmétiques bios (certification Cosmecert) issus du lait des juments. » Mais pour cela, Alice Evrot avait besoin d’une pâture près de Chauffourt (à une trentaine de kilomètres au sud-Est de Chaumont), où elle disposait déjà des bâtiments d’une ferme. Or, le foncier disponible est une denrée rare en Haute-Marne, et notamment dans ce secteur géographique consacré à l’élevage. Mais en toute entreprise il faut un peu de chance ! « En me rendant sur le site Internet de la Safer Grand Est, j’ai trouvé une parcelle à vendre, idéalement placée à Chauffourt. J’ai rempli le dossier et la Safer m’a très rapidement rappelée. »

Une belle valeur ajoutée

Anne-Sophie Chagnet, conseillère foncier Safer Grand Est : « Un éleveur laitier, installé près de Chassigny, au sud du département, souhaitait restructurer son exploitation et avait donné mandat à la Safer Grand Est pour vendre une parcelle d’un peu plus de 6 ha qu’il possédait à Chauffourt. Dans le même temps, en prospectant, nous avions trouvé pour lui une parcelle d’une taille à peu près équivalente non loin de son exploitation. La démarche d’Alice Evrot offrait donc une opportunité idéale : une installation pour elle, une restructuration pour l’éleveur laitier - la vente de la parcelle de Chauffourt permettant à ce dernier d’acquérir celle à proximité de sa structure. Et puis, la production très particulière envisagée par Alice Evrot - une première en Haute-Marne - conférait une belle valeur ajoutée au territoire. »
Moyennant quoi, l’affaire a été menée aussi rondement que possible. « La Safer Grand Est a très bien défendu mon projet atypique » assure Alice Evrot, qui a débuté son activité en juillet 2022, 7 poulains étant déjà nés à l’Ecrin Blanc (raison sociale de son entreprise). 
Elle reste d’ailleurs en contact avec Anne-Sophie Chagnet, qui l’accompagne dans la recherche d’une douzaine d’hectares supplémentaires pour doubler la dimension de son élevage avec, en perspective, la création d’un emploi. « La Safer Grand Est est très disponible et de bon conseil » assure-t-elle, confiante en l’avenir.